Communiqué de la FNAA à l’issu de sa participation aux travaux de la 118e session du pacte international relatif aux droits civils et politiques Genève le 24 et 25 Octobre 2016
Dans le cadre de ses activités pour la promotion de la langue, la culture et l’identité Amazighe, la fédération National des Associations Amazighes au Maroc (FNAA) a participé en son nom et au nom de ses 87 associations membres, à la 118e session au centre des droits civils et politiques (CCPR : Centre for Civil and Political Rights) à Genève. Ladite session tenue au palais Wilson le 24 et 25 Octobre 2016 est consacrée à la discussion du rapport du Maroc par les experts de l’ONU.
le Maroc étant l’un des 167 états ayant ratifié le pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP). De ce fait, l’état du Maroc est convoqué à la 118e session devant les expert de l’ONU qui ont interpellé les représentants officiels du gouvernement sur les manquements constatés à l’égard des droits culturel et linguistique amazigh au Maroc, Ainsi l’état du Maroc est demandé de présenter des réponses écrites, notamment sur les recommandations suivantes :
- Quelles mesures concrètes ont été, prise pour lutter contre les discriminations dont les Amazighs font l’objet
- A quels niveaux l’adoption de la loi faisant de l’amazigh une langue officielle a aboutit à des effets réels ?
- Quelles mesures prises pour promouvoir et soutenir l’enseignement dans la langue amazighe qui devait être généralisé à tous les niveaux de l’enseignement primaire depuis des années ?
- Quels sont les appuis effectifs, apportés aux Amazighs afin de leur permettre de participer dans la préservation et la promotion dans tous les espaces publiques de leur culture, leur langue et tout autre aspect de leur identité ?
Dans ce sens, et afin d’éclairer les experts sur l’écart énorme, entre ces recommandations et la réalité sur le terrain. Le délégué de la FNAA Dans sa prise de parole lors de la séance d’ouverture devant l’assemblée, à souligné que la recommandation, relative à la constitutionnalisation de la langue Amazighe comme langue officielle et d’enseignement n’a pas été suivi d’effets significatif. La Fédération tient a préciser que l’Amazigh jusqu’aujourd’hui est enseignée seulement à 12.9% des élevés au primaires. Ce qui est loin en deçà du statut de langue d’enseignement comme le laisse entendre sa reconnaissance comme langue officielle. Le délégué de la FNAA souligne que la loi Organique qui devait mettre en œuvre le caractère officiel de la langue Amazighe au Maroc reste suspendue depuis 2011, le texte de loi proposée, par le gouvernement à la veille des élections législative, a été élaboré à la hâte sans associer la société civile ni les organisations amazighes et sans être soumis à
aucun débat publique. Cette loi ne répond pas aux recommandations adressées à ce sujet à l’état marocain.
En précisant dans un paragraphe que « Cette loi vise à améliorer la communication en langue Amazighe dans les domaines de priorité ». Ceci montre le caractère idéologique et la mauvaise volonté qui détermine les orientations du gouvernement lorsqu’il s’agit de reconnaître le statut juridiquement établi de la langue et de l’identité Amazigh du Maroc. Le fait d’exclure purement et simplement les ONG amazighes dans le processus de l’élaboration de cette loi est en lui-même significatif de la mauvaise volonté de ses rédacteurs.
Dans cette 118e session, les experts onusiens, ont soulevé certaines atteintes aux Droits du peuple Amazigh ,et des cas de discrimination à l’encontre des amazighs, sur les plans linguistique, culturel, identitaire et même économique. Il a été question aussi d’une partie de ce peuple habitant encore dans des grottes ; et ceci au 21eme siècle.
Les réponses données par le représentant du gouvernement marocain sont édifiantes à maints égards et dévoile sans ambigüité l’aliénation des institutions de l’état à cette idéologie qui s’appuyant sur des cadres et des structures dument mise en place afin de servir les choix anti amazighs de l’état consiste à minoriser les amazighs. Au titre du secrétaire générale de l’institut royale de la culture Amazighe Mr Houssine Moujahid Chargé de présenter les réponses du Gouvernement a répondu par les propos suivants dont il suffit de lire la transcription partielle ci après pour se rendre compte du degrés de l’aliénation et du déni de la vérité:
« Les Amazighs sont des citoyens à part entière…..Ils ne souffrent d’aucune politique Indigène qui a été révolue avec l’indépendance du Maroc. Ils ne souffrent d’aucun régime de discrimination dans l’accès à l’éducation, à l’emploi, aux services de santé, aux hautes fonctions de décisions, aux postes de responsabilités, au parlement, aux partis politiques, etc…. Le critère ethnique n’est pas du tout de mise dans la pratique sociale et politique au Maroc. … Le programme de développement économique et sociale bénéficie a toutes les régions du Maroc, et les zones massivement amazighophones…..L’appartenance à la composante culturelle et linguistique amazighe n’est nullement un facteur de marginalisation ni déscrimination- ni précarisation. … Le mode dit nomade est un système social non exclusif aux zones amazighophones …. C’est un mode socio-culturel sur lequel il faut s’informer comme il se doit. …. l’identité marocaine est plurielle et diversifiée. … Les lois organiques pour la mise en œuvre du caractère officielle de la langue Amazighe couvrent tous les champs de la vie publique et institutionnelle, la justice, l’éducation, l’enseignement, la santé et tous les autres services publics. …. Et c’est grâce à l’investissement de l’état, qu’il a eu la généralisation de l’enseignement de l’amazigh qui est en net progression depuis 2003».
La totalité de la réponse du Maroc défendue par le secrétaire de l’IRCAM est sur le lien suivant
Cette réponse, caractéristiques de la langue de bois et d’un haut degré dans le mépris de soi, en dépit de tout bon sens, a encore suscité la curiosité des experts qui ont repris la parole pour demander des explications écrites. La question à été adressée à la délégation du Maroc sur le fait que l’enseignement de l’amazigh dit « en nette progression » depuis 2003, alors que seulement le taux de 15% des élèves scolarisés en Amazigh, est cité dans les rapports du Maroc, que ce taux soit resté le même jusqu’à 2009 et que des reculs sont constatés d’année en année vu de l’absence des budgets alloués. Les experts ont aussi demandé au Maroc de fournir le nombre exact des ONG qui travaillent pour la promotion de la langue et la culture Amazigh.
De ce fait, en accords avec des objectifs de la « FNAA » en rapport avec l’amazighité du Maroc, la fédération nationale des associations Amazighes (FNAA) tient à informer l’opinion nationale et internationale sur ce qui suit :
- Nous adressons nos remerciements aux experts Onusiens qui ont bien compris la question Amazighe sur tous les plans : linguistique, culturelle, identitaire et économique, et qui exercent leurs fonctions avec sérieux.
- Notre refus du jeu du pouvoir, qui consiste à déléguer en son nom une institution de l’état- soit-elle amazighe acquise aux choix idéologiques hostiles envers les Amazighs- ce jeux ne cacherait pas la réalité. Aussi construite soit la rhétorique, la vérité demeure : L’amazighe reste marginalisé dans l’enseignement et le caractère officiel que lui reconnait la constitution s’il n’est pas considéré lettre morte, risque de rester hypothéqué par des calculs idéologiques contraires à la mise en ouvre positive du PIDCP.
- Nous exprimons notre triste étonnement devant l’attitude d’organisations marocaines de Droits Humains qui continuent de s’imposer un silence (complice ?), lorsqu’il s’agit des droits des amazighs devant les instances internationales.
- Nous affirmons notre volonté de plaider d’avantage encore, la nécessité de la réédition de la loi organique qui doit rendre effectif le caractère officiel de la langue amazighe. la société civile doit prendre part dans l’élaboration d’une telle loi aussi fondamentale.
- Nous tenons à préciser qu’il s’agit pour les amazighs du Maroc de leur langue désormais officialisée et qui doit devenir de ce fait la langue d’enseignement au Maroc et non comme une langue de communication tel que stipulé dans le texte de la loi en gestation..
La Federation Nationale des Associations Amazighes au Maroc (FNAA)
Rabat le 28 Octobre 2016
La liste des associations membres de FNAA
Ordre |
Région/Ville |
L’association |
1 | Agadir | Centre Tafoukt |
2 | Agadir | Takfarinas |
3 | Aguelmim | Izouran |
4 | Ait ansar | Ait Ansar |
5 | Alnif | Tamounte |
6 | Amzmiz | Izourane |
7 | Amzmiz | Taskiwine |
8 | Azilal | Itrane |
9 | Azilal | Tada |
10 | Azilal | Titrit |
11 | Azilal | Réseau TADDA |
12 | Ben Hsiyya | Anya |
13 | Ben Tayeb | Bouya |
14 | Ben Tayeb | Tifawine |
15 | Ben Tayeb | Twiza |
16 | Bigra | Asigle |
17 | Bouizakaren | Alternatif Anwal |
18 | Bouizakaren | Bouizakaren pour le développement |
19 | Bouizakaren | Espace Sud |
20 | Bouizakaren | Forum Iffus |
21 | Bouizakaren | Tafsoute |
22 | Bouyzakaren | Forum sud pour la démocratie et droits de l’homme |
23 | Dchaira | Igroumaai |
24 | Dchaira | Usman |
25 | Dchaira | Jeunes démocratie |
26 | Dchaira | Action alternative jeunesse |
27 | Demenate | Anarouz |
28 | Drouich | Tawmat |
29 | Elhajeb | Achabar |
30 | Errachadia | Talwat |
31 | Errachidia | Oukit |
32 | Essaouira | Tigzirt |
33 | Goulmima | Oasis mélodies |
34 | Goulmima | Tara pour le tourisme |
35 | Guelmim | Izouran |
36 | Hoceima | RIF SIGLO XXI |
37 | Hoceima | Tamazgha |
38 | Hoceima | Tamazgha |
39 | Hessiya | Agrulihssiya |
40 | Ifrane anti atlas | Inbdaden |
41 | Ifrane anti atlas | Jeunes pour la communication |
42 | Ifrane anti atlas | Taghouni |
43 | Ijoukak | Amud |
44 | Imiougadir | Touzounin |
45 | Imiougadir | Tiwizi |
46 | Imiougadir | Association AFRAK |
47 | Imjjad sidi ifni | Imazzlen |
48 | Imjjadd – Tighirt | Imazzalen |
49 | Khmisset | Jeunes avocats |
50 | Khmisset | MohmedElkamel |
51 | Marrakech | IMAL |
52 | Marrakech | les enseignants de l’Amazigh |
53 | Marrakech | Tizilat |
54 | Midelt | Tirssal |
55 | Mrirt | Ait sidi youssef |
56 | Nador | Alternatif des jeunnes |
57 | Nador | Ass.fadae |
58 | Nador | Ussan |
59 | Ouarzazate | Tawada |
60 | Ouarzazate | Tendarte |
61 | Oujda | TamountBani |
62 | Oujda | Tihiya |
63 | Oulmes | Itihadboukchmir |
64 | Rabat | Azetta Amazighe |
65 | Rabat | Bougafer |
66 | Rabat | La voix la femme amazighe |
67 | Rabat | Challa |
68 | Rabat | Darnegh |
69 | Tahla | Adrar |
70 | Tanalt | Tiwizi |
71 | Tanalt | awsat |
72 | Taza | Anir |
73 | Temara | AuzarnImal |
74 | Temara | Les enseignants de l’Amazigh |
75 | Tiddas | ReseauTagourt |
76 | Tiddas | Tagourt Atlas |
77 | Tighdouine | Yagour |
78 | Tighdouine | Imedghas |
79 | Timoulay | TimoulayOufella |
80 | Tiznit | AfoussghOfous |
81 | Tiznit | Ajdig |
82 | Tiznit | Amoudaglou |
83 | Tiznit | Tandaft |
84 | Tiznit | Tiwizi |
85 | Zghanghan | Ihdjan |
86 | Demnate | Agwdal pour la culture et le développement |
87 | Ifrane (anti-Atlas) | ReseauIzelmiImejjad |